Dans le cadre du grand débat lancé par le gouvernement à l’échelle nationale, les architectes se sont mobilisés pour apporter leur pierre à l’édifice.
Le grand débat des architectes
À l’initiative de l’Académie d’Architecture, six* organisations professionnelles et syndicales représentant plus de 30 000 architectes se sont réunies pour débattre et définir collectivement 73 propositions.
Parmi les organisations participantes au débat, on retrouve l’Union nationale des syndicats français d’architectes (UNSFA), le Syndicat de l’Architecture, la Société Française des Architectes (SFA), la Mutuelle des Architectes Français (MAF), la Maison de l'Architecture Ile-de-France, l’association Architectes et Maîtres d’ouvrage (AMO), l’Association Architectes Français à l’Export (AFEX) ainsi que le Pôle de formation Environnement, Ville & Architecture (Pôle EVA)*.
Les revendications formulées
Les propositions se devaient de répondre aux problèmes de logement quant aux prix et à leur qualité, d’aménagement pour assurer une plus grande équité territoriale ainsi qu’aux problèmes liés à la construction.
S’ajoutent à ces thématiques le rôle des architectes dans la transition énergétique et écologique actuelle, ainsi que la question de l’inclusion des villes au niveau européen.
Ces trois problématiques, soulevées par le mouvement des Gilets jaunes notamment, entrent, selon le Conseil National de l’Ordre des Architectes, pleinement dans le champ de l’architecture au service de l’intérêt général :
“Les architectes ont un rôle et un savoir-faire pour améliorer le quotidien de chacun dans son logement, dans son quartier, dans sa ville, dans son pays.”
Repenser l'aménagement du territoire ensemble
Pour répondre de manière claire aux revendications de la population française, les architectes ont notamment déterminé 7 leviers d’action. Il paraît d’abord essentiel de rechercher systématiquement la solidarité entre les territoires, villes moyennes et villages.
De même que la ville doit être construite ouvertement avec ses habitants. Désormais, les architectes préconisent d’exiger de l’État, des collectivités ainsi que des entreprises publiques de conserver leur patrimoine foncier.
Concernant la politique de l’habitat, elle se doit d’être refondée afin de réduire le coût des logements, de les rendre réellement accessibles au plus grand nombre. Dans la même idée, il paraît préférable de privilégier la réhabilitation de l’existant plutôt que la construction.
Par ailleurs, le code et normes de la construction pourraient se voir réécrire et simplifier en 60 pages maximum, dans le cadre de la création d’un grand ministère de l’architecture, de l’habitat, du cadre de vie et de la transition écologique, ayant une responsabilité interministérielle étendue.
Les 73 propositions définies collectivement par les architectes seront explicitées ce vendredi 8 mars à l’Académie d’Architecture, à Paris à 8h30.
*Contrairement à ce que nous avions indiqué initialement, le CNOA et le CROAIF ne participent pas à l'organisation du débat. Le CNOA, qui représente l’ensemble de la profession auprès des pouvoirs publics, n'établira de propositions qu'après l'analyse des centaines de contributions rédigées, dont bien évidemment les travaux pilotés par l’Académie d’Architecture, qui arrivent, jusqu'au 15 mars, sur le site grand-debat.archi. La synthèse de ces contributions sera remise officiellement au gouvernement et à Franck Riester, ministre de la culture.