Rechercher un article
Recevoir notre newsletter
L'email entré semble incorrect
Un e-mail de confirmation vient de vous être envoyé
[Retour à tema.archi]
ExpositionProlongée, en raison d'un grand succès public et critique, l'exposition de la Fondation Cartier consacrée à l'architecte japonais Junya Ishigami est visible à Paris jusqu'à la fin de l'été.
Junya Ishigami, Freeing Architecture © Giovanni Emilio Galanello
Junya Ishigami, Freeing Architecture © Giovanni Emilio Galanello
Lancer le diaporama en plein écran

Jusqu'au 9 septembre, la Fondation Cartier présente à Paris une retrospective de l'oeuvre du japonais Junya Ishigami, intitulée « Freeing Architecture ». Si l’exposition repose sur des visions conceptuelles de la discipline, elle n’en offre pas moins des expériences concrètes.

À travers tout un travail de maquettes et de médiation, l’architecte livre sa réflexion et toute la technicité de ses oeuvres avec poésie et simplicité. Chaque édifice prend d’abord forme à la lecture de vers et se matérialise à toutes les échelles.

L'architecture en écho au paysage

« Freeing Architecture » revendique une architecture libérée de la fonction utilitaire pour offrir une expérience de l’espace. Les oeuvres d’Ishigami s’inscrivent avant tout dans un paysage - urbain ou naturel - et proposent de redécouvrir l’environnement quotidien en se le réappropriant à travers l’architecture.

Junya Ishigami, Freeing Architecture © Giovanni Emilio Galanello

L’architecture est aussi respectueuse du milieu dans laquelle elle s’inscrit que de la tradition et du passé propre à chaque milieu. Elle se forme comme un écho à son contexte pour en révéler toute la grandeur et la complexité. C’est pourquoi la Chapelle de la Vallée (Rizhao, Chine) prend elle même la forme d’une vallée. Une vallée artificielle encore plus étroite que la vallée naturelle, qui en souligne ainsi toute la beauté.

Unir l'humain et son environnement

Ce rapport au contexte s’accompagne de la volonté d’intégrer l’homme au paysage. Ishigami fait de l’architecture un moyen d’unir l'usager et son environnement, comme une transition, un médiateur, il apprivoise la nature et la révèle.

Bien que monumentale, chaque oeuvre se fond. Transparente, elle crée un espace dans l’espace qui couvre et protège sans s’imposer. Les volumes portent et transportent l’homme dans un nouvel endroit, mi-naturel, mi-artificiel. Les volumes intérieurs deviennent des lieux où l’homme vit avec la nature. L’intérieur et l’extérieur se confondent jusqu’à se fondre. Dans un rocher partiellement ouvert, l’architecte installe par exemple des habitations et un restaurant (Yamaguchi, Japon).

Junya Ishigami, Freeing Architecture © Jean-Baptiste Le Mercier

La poésie du retour à l'enfance

De prime abord hostile et menaçant, l’environnement devient un espace protecteur et accueillant. Avec des formes douces et des couleurs tendres, chaque oeuvre porte en elle un imaginaire renvoyant à l’enfance et la spiritualité. Des collages deviennent le toit d’un jardin d’enfants devenu forêt de dessin (Shandong, Chine).

L’architecture se présente comme un lien transcendantal entre l’homme et la nature, dépassant les modes, les cultures et le temps. Ses formes sont aussi primitives que contemporaines et s’adressent à l’Homme universel à travers la poésie du retour à l’enfance.

De ce leitmotiv se dégage toute l’imagination de l’architecte qui libère ses bâtiments de la notion d’utile pour relier l’architecture au plaisir, donner envie d’architecture à défaut d’en avoir besoin. Ishigami fait aimer l’architecture pour l’expérience qu’elle offre.

Junya Ishigami, Freeing Architecture © Giovanni Emilio Galanello

L'architecture, prétexte au voyage

Enfin, Ishigami fait aussi de l’architecture une expérience de vie commune. En famille, entre voisins ou avec des inconnus, chaque conception offre des instants de vie qui se partagent. L’architecture est prétexte au voyage et au déplacement.

Se déplacer de chez soi et se déplacer autour de l’édifice dont chaque angle offre un point de vue nouveau et singulier. Le regard est mobile sur les oeuvres d’Ishigami, telles l’Arche des nuages (Sidney, Australie) qui prend la forme d’un ruban s’enroulant sur lui même, jusqu’au ciel.

Marie-lys de Saint Salvy