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EntretienLes architectes ont dû, en période de confinement revoir toute l'organisation de leur agence. Qu'en est-il de la reprise de leur activité un mois après le déconfinement, et quelle sera selon eux l'architecture d'après ? Jérémy Germe, co-fondateur de l'agence Pseudonyme Architecture répond à nos interrogations.
Jeremy Germe et Chloé Thomazo © Pseudonyme Architecture
Jeremy Germe et Chloé Thomazo © Pseudonyme Architecture
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À la tête de l'agence Pseudonyme Architecture aux côtés de Chloé Thomazo, Jérémy Germe oscille entre plusieurs sentiments quant à la progressive reprise de son activité depuis le déconfinement. Si la crise sanitaire n'a pas marqué un coup d'arrêt à tous les projets de son équipe, elle fait toutefois peser des doutes sur la suite et interroge sur le rôle de l'architecte dans la définition de ce que pourrait être le monde de demain.

tema.archi : Diriez-vous, qu'à l'annonce du confinement, vous étiez prêts en terme d'organisation du travail ?

Jérémy Germe : Bien avant le confinement, nous avions pris une bonne décision qui est celle d’investir dans une flotte d’ordinateurs portables qui sont raccordés à des écrans. Nous travaillons donc avec des écrans branchés sur un ordinateur portable qui permet de nous déconnecter facilement et d'accéder à nos dossiers n'importe où. Ça nous évite ainsi de bouger la tour, la souris, l’écran. Nous sommes quatre à l’agence, donc Chloé et moi avons récupéré nos ordinateurs portables et nos deux collaborateurs ont travaillé depuis chez eux sans problème en ayant accès au hardware et software très rapidement. Tous les fichiers de l’agence sont dématérialisés donc nous n’avons pas eu de problématique d’accès aux dossiers.

Quel a été l'impact de la crise sanitaire sur l'activité de votre agence ?

Nous avons réussi à tenir le calendrier que nous nous étions fixés. Délivrer les projets et rendre les concours dans les temps, ce n'était pas forcément évident sur le papier. Nous avons la chance d'être une petite agence et d'être relativement flexible dans l'organisation de notre travail.

Nous n'avions aucun chantier en cours au début de la crise sanitaire, mais deux qui devaient démarrer en mars commencent finalement en ce moment. Nous n'avons pas eu non plus à imposer de situation de chômage partiel, toutefois certaines missions se sont terminées avec nos collaborateurs. L'ambiance n'était malheureusement pas au prolongement de ces missions au moment où elles prenaient fin.

Qu'en est-il de votre organisation depuis le début du déconfinement ?

La situation n'est pas catastrophique, nos projets redémarrent, les chantiers se lancent et des contrats se signent. Pourtant, ce n'est pas non plus la grande joie et l'euphorie, et pas complètement déprimant non plus. Ça repart normalement.

Concernant notre organisation, le télétravail est au cœur de nos interrogations. Il est déjà intégré dans le fonctionnement de notre agences à hauteur d'un jour par semaine et en fonction des collaborateurs, nous nous organisons au cas par cas. Nous avons toutefois la chance de disposer d'un grand espace de travail, le retour à l'agence est plus facilement envisageable dans ces conditions même si ce n'est pas forcément un objectif sur les prochaines semaines. Nous préfèrons prendre le temps de voir comment la situation évolue plutôt que de se précipiter.

On entend beaucoup de gens parler du « monde d'après », dans lequel naitrait une « architecture d'après ». Quels sont vos pronostiques à vous, en tant qu'architecte ?

La crise sanitaire a amené des sujets sur les rythmes et les usages du bâtiment notamment avec une gestion différente des jauges d'effectif, des flux au cœur des bâtiments, etc. Les cahiers des charges sont aujourd'hui complètement dépassés et anachroniques vis à vis des densités qu'ils accueillent.

Nous devons désormais penser des bâtiments résilients, être capables d'inventer de nouveaux espaces sans négliger les aspects hygiénistes, de créer de nouveaux accès à des équipements culturels et d'intégrer des enjeux sanitaires dans l'architecture de logement et du tertiaire. Les architectes peuvent être acteurs de la définition de ces nouveaux standards à travers un arsenal technique et normatif, en apportant des solutions architecturales à ces nouveaux enjeux.

Marie Crabié
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