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ExpositionL'institut des cultures d'Islam présente jusqu'au 28 juillet, l'exposition « C'est Beyrouth ». À travers le regard de 16 artistes, photographes et vidéastes, l'événement raconte la vie des beyrouthiens, leur culture, leurs loisirs et leurs attaches religieuses.
Les Bronzeurs, 2015-2016 © Vianney Le Caer
Les Bronzeurs, 2015-2016 © Vianney Le Caer
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Jusqu'au 27 juillet, l’Institut des cultures d’Islam accueille le travail de 16 artistes, photographes et vidéastes pour poser leur regard sur la capitale libanaise et ses habitants. À travers l’exposition C’est Beyrouth, c’est une ville singulière que l’on découvre aussi bien culturellement que socialement.

Raconter la vie des habitants de la capitale libanaise nécessitait donc une multitude de points de vue pour comprendre, dans son ensemble les particularités dont la ville fait preuve. Sabil Ghoussoub, curateur de l'exposition, précise l'ambition de l'événement :

"J'ai voulu montrer une Beyrouth contemporaine qui se trouve dans cette période "ni guerre-ni paix" depuis le conflit israelo-libanais de juillet 2006."

Corps et religion

Cette volonté se traduit dès la première oeuvre, une vidéo de Fouad Elkoury réalisée spécialement pour l'exposition. L'artiste y aborde le conflit à travers l'intime en racontant son propre vécu au moment de la guerre.

On War And Love, 2019 © Fouad Elkoury

Dans ce même espace, l’exposition amène le visiteur à questionner la représentation du corps dans la société libanaise. À travers lui, c’est la virilité mais aussi le pouvoir qui s’exprime et se montre dans les séries photos des artistes Vianney Le Caer et Ziad Antar.

Le corps est aussi instrumentalisé comme marqueur identitaire et religieux lorsqu’un tatouage vient s’y dessiner. C'est désormais le travail du photographe libanais Hassan Ammar, présentée dans une partie sombre du second espace qui fait le lien entre corps et religion. La religion, un thème omniprésent dans la société libanaise qui l'est aussi tout au long du parcours d'exposition.

Beyrouth est multiconfessionnelle : pas moins de 18 communautés chrétiennes et musulmanes vivent dans la métropole. Le regard de 4 artistes s'est donc posé sur ce phénomène, entre projets photo et vidéo, pour donner à voir une représentation visuelle de ces communautés au XXIème siècle.

Série photos de Natalie Naccache présentées dans le hall de l'espace Stephenson, exposition "C'est Beyrouth" - Photo : Marie Crabié

Une population en quête de sens

L'exposition, répartie sur les deux bâtiments de l'institut se poursuit rue Stephenson. Au premier étage, les communautés à la marge et ignorées sont à l'honneur. Ici, la vie nocturne et les excès des jeunes ont notamment intéressés Cha Gonzalez avec sa série photo Abandon. La jeune femme, à travers la fête, cherche à comprendre "ce qu'il se passe au fond des gens" :

"À Beyrouth, les jeunes se droguent beaucoup et sortent. C'est comme s'il y avait une urgence de vivre qui repousse l'angoisse de la mort"

Les conséquences du conflit israélo-palestinien-libanais intervenu en 2006, s’expriment dans les comportements, les conversations et les corps.

Dans cette même pièce et la suivante, l’événement apporte un éclairage sur certaines communautés marginalisées et d'autres ignorées dans la société libanaise. Ce sont notamment des personnes LGBT+ qui témoignent de leur histoire et des problématiques qu'elles rencontrent dans une société qui ne les accepte pas. Travailleurs migrants et réfugiés sont photographiés et représentés.

Série photos C'est Dimanche de Myriam Boulos, exposition "C'est Beyrouth" - Photo : Marie Crabié

L'exposition se poursuit désormais dans le sous-sol, au coeur du hamman hors-service du bâtiment. Ici, 7 vidéos donnent la parole à ces "personnes que l'on croise sans voir" : réfugiés, ouvriers, employés de maison. Chacun d'entre eux revient sur son parcours de vie et par la même révèle un nouvel aspect de la capitale libanaise.

Le visiteur averti pourra compléter le parcours en s'intéressant à la fresque murale disposée à l'extérieur du bâtiment et réalisée par Randa Mirza.

Façade extérieure de la série Beirutopia de Randa Mirza - Photo : Marie Crabié

L'artiste visuelle revient avec ce triptyque d'images sur l'effervescence de projets immobiliers qui font disparaître le patrimoine architectural de Beyrouth. Les trois images assemblées sont des affiches publicitaires utilisées pour illustrer les transformations actuelles de la ville, non plus à l'échelle des hommes, mais à celle désormais plus large du bâti urbain.

En parallèle de l'exposition, de nombreux événements sont organisés : conférences, tables rondes, spectacles et concerts. Retrouvez toute la programmation ici.

Cet article était initialement publié le 1er avril, à 7h02.

Marie Crabié
Dans l'agenda
Du mercredi 27 mars 2019 au dimanche 28 juillet 2019
C'est Beyrouth
Institut des cultures d'Islam
19, rue Léon et 56, rue Stephenson, 75018 Paris
L’institut des cultures d’Islam présente jusqu’au 27 juillet, l’exposition « C’est Beyrouth ». À travers le regard de 16 artistes, photographes et vidéastes, l’événement raconte la vie des beyrouthiens, leur culture, leurs loisirs et leurs attaches religieuses.