1999 - 2019 : le label Patrimoine du XXe siècle fête ses 20 ans. À cette occasion, le Ministère de la Culture dresse le bilan des mesures mises en place pour valoriser l'architecture des 100 dernières années. À ce jour, 1407 ouvrages sont labellisés.

Ouvrir la connaissance sur l'architecture contemporaine

Devenu Architecture contemporaine remarquable en 2016, le dispositif ne constitue pas une protection du bâti mais bien un moyen d’attirer l’attention, d’identifier et de faire connaître au public la valeur de l’architecture contemporaine.

Il est attribué aux immeubles, aux ensembles architecturaux, aux ouvrages d'art et aux aménagements qui ne sont pas classés ou inscrits au titre des monuments historiques, parmi les réalisations de moins de 100 ans d'âge, dont la conception présente un intérêt architectural ou technique suffisant. « Le changement de nom a principalement permis d'inclure des bâtiments du XXIe siècle » précise Marie-Christine Labourdette, présidente de la Cité de l'architecture et du patrimoine.

L'événement est ainsi revenu point par point, sur les différents enjeux que comporte la labellisation Architecture contemporaine remarquable, notamment l'identification des bâtiments méritant d'être valorisés par le développement de la recherche, ainsi qu'une éducation du regard à travers l'organisation d'événements révélant les édifices labellisés ou encore la multiplication des opérations de réhabilitation d'un bâti fragile.

Des difficultés à surmonter

Si toutes ces actions ont été entreprises au cours des 20 dernières années, elles restent toutefois en voie de développement.

De l'aveu de Pascale Corré, cheffe du bureau de la promotion de l'architecture et des réseaux à la direction générale des patrimoines, un effort doit se poursuivre dans la médiation entreprise autour de l'architecture contemporaine remarquable.

« Aujourd'hui encore, on fait le constat d'un manque de repère chez le grand public pour identifier cette architecture »

Selon elle, la transmission des valeurs et caractéristiques de l'architecture du XXe siècle doit passer, à la fois par les programmes scolaires et l'étude de l'environnement architectural proche.

Autre enjeu soulevé dans le cadre du séminaire, le surcoût - souvent - engendré par la réhabilitation du bâti contemporain. Selon le chef du bureau de la qualité de l'architecture et du paysage à la direction générale des patrimoines Vincent Lacaille, des enjeux de communication prévalent aujourd'hui pour ainsi sensibiliser les maîtres d'ouvrages et les élus à s'engager dans la réhabilitation de ce patrimoine, notamment à travers un système de pédagogie par l'exemple.

Plus globalement, le directeur général des patrimoines Philippe Barbat se félicite de la dynamique créée par le dispositif Architecture contemporaine remarquable mis en place depuis 20 ans pour, dit-il, ne pas percevoir ce patrimoine comme « une simple anti-chambre » mais bien dans un processus « d'accompagnement et de transformation du bâti en accord avec nos besoins actuels, le tout dans un dialogue constant. »